Une sculpture est un parcours, qui doit révéler au spectateur quelque chose de nouveau à chaque pas qu’il engage autour d’elle. Elle doit s’impose au regard, se donner en spectacle, en magnétisant toutes les énergies au milieu d’une pièce par la danse qu’elle effectue dans l’espace. Du mouvement seulement doit ensuite jaillir l’intériorité de la pièce ou encore « l’idée » qu’elle exprime. Ce n’est pas l’idée qui guide le processus, mais bien le libre jeu des formes et de la matière.
(L’artiste contemporain doit par son œuvre véhiculer des idées fortes. Il me semble pourtant qu’à force de privilégier cet aspect, on a fini par réduire le travail de la forme à sa plus simple expression. Et l’idée n’a pas gagné en profondeur !)
Pour moi, mes sculptures doivent d’abord créer le choc d’une rencontre.
Ayant ainsi imposé leur présence, elles se doivent de créer une atmosphère de bien-être, susciter des instants de quiètude, de calme et de tendresse.
Enfin laisser le souvenir vivace d’une émotion.
Mes sculptures, je les réalise par pulsions, par associations d’idées, par séries. Je ne suis pas un intellectuel de la sculpture. Je suis un « instinctuel». Le corps humain m’inspire, essentiellement. J’aime traduire ses attitudes, les sentiments qu’il exprime à travers elles et que je tente de rendre par l’ expression du visage, du corps et surtout, par le mouvement. Ce que je désire capter et transmettre est de l’ordre du réalisme, certes, mais il s’agit du réalisme du sentiment.
Et comme je goûte peu les poses statiques, mes pièces ont cette forme de déséquilibre, qui est mouvement. Car le mouvement en sculpture est une idée, que prolonge le regard…